Après les derniers évènements de la Peste et l'arrivée des derniers réfugiés, on commença à s'habituer à habiter dans une seule et même ville. Après les décennies, cela devint quasiment naturel pour tous les Atynois. Mais certaines personnes ressentaient toujours le besoin de retourner là où leurs ancêtres avaient toujours vécu, c'est-à-dire dans des lieux désolés par les morts-vivants désormais.
On pouvait voir de temps à autre des patrouilles de la Garde rentrer et sortir de la cité et de ses faubourgs pour aller nettoyer des secteurs de Minearia des morts-vivants. Malgré toute l'attention mise par l'autorité pour les cacher, le passage obligé par l'une des deux portes de la ville était le moment privilégier pour voir les blessés rentrer à l'hôpital militaire. Pourquoi ces blessés, qui avaient été mordus ou griffés loin au-delà de l'enceinte atynoise, ne sont-ils pas devenus pestiférés à leur tour ? L'aire d'influence de l'étoile de Leïor devait donc s'étendre bien plus loin que ce que souhaitait bien dire le clergé officiel. Si tel était bien le cas, alors on pouvait rétablir des installations humaines pérennes au moins jusqu'aux endroits où ces soldats avaient été blessés.
Des expéditions furent montées par des colons partants pour un retour aux origines. Des centaines de citoyens quittèrent ainsi Atyne pour fonder une nouvelle vie. Certains retournèrent après bien des difficultés dans les villages de leurs grands-parents et reprirent l'exploitation de la terre. D'autres remirent en état de vieilles cités pour habiter ces ruines et restaurer la magnificience de leurs histoires respectives, sombrées dans l'oubli jusqu'alors. L'hypothèse se confirma bien vite : il y avait certes des blessés chez les colons des fermes les plus proches d'Atyne, mais ils ne s'infectaient pas. La vie n'avait pas l'air d'y être rose, mais cela fonctionnait comme prévu. En revanche, pour une raison complètement mystérieuse, on n'entendit plus jamais parler des colons partis s'installer dans les cités.
De courageux aventuriers partirent explorer ces lieux pour savoir s'ils vivaient encore et en ramener des nouvelles. D'après leurs récits une fois revenus en ville, ils n'y ont retrouvé que des morts-vivants, des traces de lutte. "Par chance, on a eu aucun pestiféré parmi nos blessés" disaient-ils. Ceci laissait clairement penser que les colons des cités étaient devenus Pestiférés à leur tour. Devenues maudites, ces cités devinrent évitées par tous les cartographes et autres courageux explorateurs.
En 782, un projet de grande envergure fut envisagé par un prophète fou du nom de Trablegne : il consistait tout simplement à créer une nouvelle cité depuis la base. Au bout d'un an de nombreuses arrivées encouragées par la fortune de Trablegne qui garantissait à tous un salaire importait, ce projet se révéla un leurre. On se rendit compte de nombreux cas d'incestes, de viols et de meurtres en réunion. En somme, ce n'était qu'une secte dont il fallait protéger les citoyens. Une armée fut envoyée pour obtenir la reddition de la colonie. Elle n'en obtint point : en effet, Trablegne avait endoctriné efficacement toute sa population. Lorsque l'assaut fut donné sur les remparts en bois, ce sont les civils eux-même qui se mirent à défendre les murs, au grand étonnement des miliciens atynois. Il fallut donc passer au fil de l'épée la totalité des colons.
Cette dernière tentative clôtura la tentative de repeuplement de Minearia, montrant qu'il valait mieux rester chez soi au chaud plutôt que de sortir dans la pluie et entouré de Pestiférés dans un désert gelé.
Sujet: L'échec du repeuplement. 
Jeu 19 Juil - 8:23
